• Il y a deux cent seize ans, la République

    Pour la première fois en France, le 22 septembre 1792 le mot République a été prononcé et utilisé dans son sens actuel : la Chose Publique voulue par le Peuple pour le Peuple. Justement pas comme l'abbé Sieyès concevait la démocratie, c'est-à-dire gouvernement de Tous par Quelques-uns : c'est exactement ce qu'il préconisa le 7 septembre 1789.





    Il est bon d'y revenir aujourd'hui, alors que nous célébrons cette commémoration avec toute la pompe dont nous, simples citoyens, serons capables. Bien entendu, le régime qui a pris les commandes depuis des années maintenant se gardera d'en faire mention. Le 22 septembre 2018, comme les journées équivalentes depuis la création de l'APUC, des personnes iront devant la plaque commémorant cet évènement  si important aux Tuileries, à Paris, se recueillir et prononcer quelques mots afin que la graine ne meure pas.

    La veille, une délégation du Cercle de Nantes de l'APUC a pris la peine d'enregistrer une émission rappelant tous ces faits, sur la radio locale Jet FM émettant sur la fréquence 91,2 MHz.

    Afin de préparer cette émission, voici in extenso quelques dates qui jalonnèrent les péripéties des Républiques en France. Il paraît nécessaire de les rappeler, car quand le peuple s'empare de sa destinée, c'est une démarche difficile et semée d'embûches. Certains, et ce n'est pas d'hier, veilleront à garder la mainmise sur la destinée des citoyens dont ils ne reconnaissent aucun droit s'il a le malheur d'empiéter sur leur emprise financière, juridique, commerciale, politique, linguistique.... on a l'impression d'assister en pire à une rediffusion du monologue de Figaro tant il en reste peu.

    En fait, il est assez clair que les données ont changé à l'échelle mondiale en raison d'une option prise à Londres par Cromwell le Jeune au XVIIe siècle. Étonnant, non ? Ou peut-être pas, finalement.



    La chronologie de la République


    1789
    mars-avril les représentants aux États-Généraux sont désignés (1200 pour toute la France), et simultanément sont rédigés les cahiers de doléances.

    4 mai la séance est ouverte, les députés sont là par ordres

    11 juin l'abbé Jallet, puis de plus en plus d'autres, petits prêtres très pauvres ou grands opportunistes comme La Fayette, se joignent au Tiers État

    20 juin les députés, chassés courtoisement de la salle des Menus Plaisirs, se réunissent dans celle du Jeu de Paume, et prêtent serment de ne pas se séparer avant d'avoir donné une Constitution à la France

    14 juillet la Bastille est prise, les armes distribuées

    4 août tous les privilèges sont apparemment abandonnés ( ce sera effectif par un décret du 17 juillet 1793, qui les abolira définitivement sans contrepartie)

    6 octobre le roi et l'assemblée sont forcés de s'installer à Paris

    1790

    14 juillet fête de la fédération des milices bourgeoises de France (la commémoration de cet évènement sera plus tard le prétexte (!) à une fête nationale)

    1791

    21 juin, le roi fuit pour rejoindre des émigrés : arrêté à Varennes en Argonne, il revient à Paris le lendemain

    8 juillet, au Cercle Social, Condorcet déclame "De la République, ou un roi est-il nécessaire à l'établissement de la liberté ?"

    14 juillet, pendant que le roi est innocenté (?) par l'assemblée, des pétitionnaires se réunissent au Champ de Mars pour réclamer sa déchéance : le 17 La Fayette leur fait tirer dessus

    30 septembre le roi a prêté serment sur la nouvelle constitution, la Constituante se sépare

    1er octobre début de l'assemblée législative (composée de nouveaux venus, monarchistes du bout des lèvres ou pas ET fidèles à la constitution)

    1792

    dès le 2 janvier, Robespierre à la tête des Jacobins fustige les Feuillants comme Brissot qui veulent la guerre extérieure pour des motifs de politique intérieure

    20 avril la guerre contre l'Autriche est votée (unanimité moins 7)

    25 juillet le manifeste de Brunswick chef des troupes étrangères déclenche la demande de déchéance du roi par les sections parisiennes

    10 août, devant le statu quo qui se prolonge, les Parisiens envahissent les Tuileries, le roi se réfugie à l'assemblée qui prise de court, déclare la constitution basée sur la royauté comme Exécutif caduque, et décrète l'élection au suffrage universel d'une Convention chargée de rédiger carrément une nouvelle Constitution

    20 septembre, les soldats français très motivés font reculer à Valmy la coalition disparate des Austro-Hongrois et des Prussiens, soldats de métier sans idéal

    21 septembre, à sa première séance, la Convention décrète l'abolition de la royauté à l'unanimité des 300 membres

    22 septembre, sur proposition de Billaud-Varenne les actes seront datés de l'An I de la République, dont le nom apparaît enfin en ce Premier Vendémiaire d'un nouveau calendrier. La République sera de fait dissoute par l'Empire le 18 mai 1804.

    1848

    24 février naissance de la Deuxième République, qui sera abolie par le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851, et son intronisation un an plus tard comme empereur

    1875

    30 janvier la république est rétablie vraiment par l'amendement Henri Wallon :
    « le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Il est nommé pour sept ans ; il est rééligible »

    Victoire bien courte : 353 pour, 352 contre.

    1940

    le 10 juillet une parenthèse s'ouvre dans la République, les parlementaires de l'époque donnant tous pouvoirs à un vieux maréchal, mais ce n'est qu'une parenthèse refermée avec l'arrivée de de Gaulle le 7 avril 1944 à Bayeux, où il déclare que la République n'a jamais cessé d'être.

  • Commentaires

    1
    Samedi 22 Septembre 2018 à 19:42
    Merci pour ce récapitulatif. Il manque juste quelques éléments : La commune de Paris qui jette les bases de beaucoup d'éléments essentiels pour la justice sociale et l'équité, avant que ses partisan(ne)s ne soient massacré-e-s. et la mise en place du CNR (conseil national de la Résistance dès 1944) qui met en place le socle d'équité sociale avec la création, en 1945 et1946, de la Sécurité sociale et de la retraite avec parité de gestion de ces caisses entre les patrons et les syndicats, création des aides sociales, du droit de grève,etc..., sous l'impulsion de la CGT et du Parti Communiste.(ce programme, les gouvernement successifs depuis leur création, n'ont de cesse de le détricoter, et nous en sommes à l'Hallali). Alléluiah ?
    2
    Dimanche 23 Septembre 2018 à 03:00
    Nous sommes bien d'accord. Il s'agissait là surtout d'articuler les présences de la République, moins d'en détailler les réalisations si importantes.
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